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Vivant libre depuis près de 7 mois en Allemagne (voir Affaire, Depuis 2008), le meurtrier de Kalinka est décédé près de Hambourg.
Le combat mené par A. Bamberski depuis 1982 n’a pas été vain : sans les efforts du père de Kalinka pendant 38 ans, ce meurtrier aurait joui d’une parfaite impunité. Finalement condamné à 15 ans de réclusion, D. Krombach a passé 10 ans et 4 mois en prison, effectuant, au-delà de la peine de sûreté, les deux tiers de sa peine.
Au bout de 30 ans, Justice est enfin rendue pour Kalinka.
Après un procès interrompu par un malaise de D. Krombach (29 mars-4 avril 2011), un procès complet en cour d’'assises de Paris s’est déroulé du 4 au 22 octobre 2011. D. Krombach a été reconnu coupable de « violences volontaires ayant entraîné la mort sans l’'intention de la donner », sur Kalinka mineure et par personne ayant autorité, et condamné à 15 ans de réclusion (au lieu de 30, vu son âge).
Krombach ayant fait appel, un second procès complet s’est tenu à la cour d’assises du Val-de-Marne à Créteil du 27 novembre au 20 décembre 2012. Le verdict a confirmé intégralement celui de Paris. Le rejet du pourvoi en cassation a confirmé à son tour la condamnation de D. Krombach et l'a rendue définitive.
Pour A. Bamberski aussi bien que pour nous, le but est donc atteint. L’« homicide involontaire », c’est-à-dire l’accident médical, est écarté. Les circonstances aggravantes sont prises en compte. La cour souligne, malgré l’absence de preuves formelles d’un viol, l’existence d’une agression sexuelle bien établie. C’était la fin de l’'impunité scandaleuse de D. Krombach, intégralement responsable de la mort de Kalinka.
De son côté, A. Bamberski a été condamné comme auteur de l’enlèvement à 1 an de prison avec sursis. Quoique plus sévère que celle requise par l’avocat général (6 mois seulement), c’est une peine modérée. Les magistrats ont tenté de concilier le nécessaire respect des lois avec une non moins nécessaire compréhension humaine, puisque le prévenu A. Bamberski était aussi une victime. La modération de cette peine laisse penser que l’enlèvement avait une certaine légitimité aux yeux des magistrats, même si la cour refuse de reprendre l’argument principal de la défense, la « contrainte morale » . L’enlèvement était bien devenu le seul moyen de faire juger Krombach. mais la Justice ne peut reconnaître une « contrainte morale » exercée par elle même.
A. Bamberski a rempli la promesse faite à sa fille de lui faire rendre justice, et peut retrouver une certaine paix. Au cours des années, son combat a rendu la mémoire de Kalinka vivante pour d’innombrables personnes en France et en Allemagne : magistrats, jurés, experts, journalistes de presse et de télévision, lecteurs, cinéaste, acteurs, spectateurs, adhérents de notre association,... de nombreuses émissions, des documentaires, un livre, un film, témoignent de son histoire.
Le but pour nous était que Krombach soit jugé en sa présence : il l’a été, et a effectué la plus grande partie de sa peine. L’association met fin à la plupart de ses activités, se contentant d’aider, toujours selon ses statuts, des cas analogues. C’est de tout cœur que le président R. Pince, l’administrateur de ce site et trésorier S. Barde et la secrétaire E. Aragon, remercient tous ceux qui ont bien voulu s’associer pour soutenir et encourager A. Bamberski dans ce combat qui a été si long, éprouvant, souvent désespérant. Leurs cotisations, leur participation aux manifestations, leur présence aux différents procès, la part qu’ils ont prise par leurs commentaires aux différents événements, tout cela a témoigné d’une belle solidarité humaine.
Nous laissons dans cette page d’accueil, à titre de souvenir, les lignes ci-dessous qui ouvraient notre site à ses débuts :
C'était en 82, bien avant que l'actualité mette sous nos yeux la pédophilie dans toute sa sinistre lumière. Kalinka Bamberski habitait Pechbusque. On la voyait passer dans les coteaux, grande adolescente mince et blonde. Un triste jour, nous sommes allés à son enterrement, et le village a couvert sa tombe de fleurs blanches qui ont débordé sur les tombes voisines. On se disait en ouvrant de grands yeux qu'elle était morte en Allemagne chez son beau-père médecin, d'une piqûre qu'il lui avait faite pour favoriser le bronzage. Quelque temps après, son père André Bamberski a reçu un très troublant rapport d'autopsie, plein d'incohérences et de lacunes, d'où surgissait, affreuse, une autre version : celle d'une enfant de 14 ans violée, morte à la suite d'une injection effectuée par son beau-père, un médecin allemand. La suite a imposé cette version comme une vérité, comme la vérité...
Une association l'épaule : Justice pour Kalinka.
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