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Ouverture du « second » procès Krombach
Le retour de Krombach sannonce fracassant
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Le pénible feuilleton de « laffaire Dieter Krombach », continue. Demain, devant la cour dassises de Paris souvre le procès de ce médecin allemand, accusé davoir tué Kalinka Bamberski, le 10 juillet 1982.
Ce procès aurait dû être clos en avril dernier, au terme de deux semaines daudience. Mais les débats, qui sétaient ouverts le 1er avril avaient dû être interrompus au terme de la sixième journée daudience, suite au malaise cardiaque invoqué par laccusé. De fait, au terme dun examen, les experts avaient préconisé « quinze jours de repos absolu », avant denvisager la reprise du procès.
La présidente Xavière Siméoni avait jugé une telle suspension « déraisonnable ». Effectivement, les jurés qui ne sont que de simples citoyens issus de la société civile, ne peuvent être retenus « en état » (cest-à-dire à disposition de la justice), au-delà dune période prédéterminée : la session dassises (1). De fait, Xavière Siméoni avait prononcé lajournement des débats, quelle avait alors reportés « à une date ultérieure », sans autre précision.
Selon léchéancier, les débats devraient se poursuivre jusquau 21 octobre.
Le conditionnel est ici de mise car, tant en ce qui concerne laccusation que les parties civiles, nombreux sont ceux qui redoutent une « récidive » de laccusé, soupçonné davoir sinon organisé, mais pour le moins théâtralisé le malaise subi lors de sa première comparution. De la même façon, la défense, qui sest toujours élevée avec force contre ces suspicions, signale que le docteur Krombach a subi de véritables soins, nécessitant notamment la pose dun Stent et insiste sur le caractère « dramatique » de létat de santé de leur client.
En termes clairs : il est raisonnable de prévoir de féroces batailles davocats dès les premières minutes de laudience. Nul ne doute que lexpertise de santé fera lobjet dâpres discussions, lesquelles, nen doutons pas non plus, seront suivies de débats relatifs à la procédure, notamment en ce qui concerne la détention provisoire à laquelle est soumise laccusé.
Le temps du procès, Dieter Krombach quittera sa cellule de lunité médicale de la maison darrêt de Fresnes. Il sera installé dans une chambre de « la salle Cuzco » de lhôtel Dieu, un hôpital public dont une partie (dite « salle Cuzco », donc), est placée sous surveillance policière parce que réservée aux personnes sous main de justice.
La présidente a opéré ce choix pour que ne lui soit pas reproché, comme la fois dernière, davoir imposé aux débats « un rythme insoutenable », alourdi par les conditions quotidiennes de transfert de laccusé. Les avocats de la défense avaient implicitement mis en cause lorganisation de laudience pour expliquer que le malaise de leur client ne devait rien à la fatalité.
Il nest pas sûr que toutes ces dispositions suffiront à apaiser la tempête que lon sent venir. Car, outre les avocats de la défense qui sapprêtent à contester les expertises médicales, outre les parties civiles qui ne vont pas manquer de voir en cette contestation une façon de gagner du temps, outre encore une accusation qui piaffe den finir avec un dossier quelle considère solide, on ne saurait faire fi de la personnalité de la présidente qui na guère fait mystère de son exaspération, non pas tant face à laccusé quau regard de ses deux défenseurs, Me. Levano et Ohayon qui, en avril, navaient pas hésité à faire feu darguments mettant en cause sa façon de conduire les débats. Il serait hasardeux de croire quelle pourrait avoir la mémoire courte.
Ainsi, si ce matin souvre « le second procès Krombach », il ne faut pas en déduire que le crime de Kalinka sera la première préoccupation des jouteurs.
A.J-K
Vrai-faux « second procès »
Il est commun, mais impropre de parler de « second procès ». Pour une simple raison : il ny a pas eu de premier procès. En droit français, lorsquune audience est interrompue, souvent dailleurs pour cause de défaillance dun protagoniste (accusé, juge, avocat
), ou pour une cause dite « de péril » (manifestation dans le prétoire, tentative dévasion, ou explosion comme ce fut le cas à Toulouse avec AZF), tout ce qui a été dit préalablement aux événements qui ont causé le report du procès, est caduque. En clair : on reprend tout de zéro, comme si rien ne sétait produit.
La cause en est simple. En effet, le choix des jurés étant basé sur le tirage au sort, ils ne peuvent être reconvoqués pour une session ultérieure.
Ainsi, le terme de « second procès » relève dune commodité de langage. Un raccourci médiatique, dira-t-on, auquel souscrivent également les avocats et façon générale, les protagonistes qui usent de la formule non pour son orthodoxie, mais pour le repère quelle permet de fixer dans le temps.
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(1) Un session dassises correspond à une période qui peut aller de quelques jours à plusieurs mois, pendant laquelle la Cour dassises se réunit pour juger lensemble des affaires criminelles dune juridiction. Les jurés, désignés par un premier tirage au sort sur les listes électorales, doivent se présenter à louverture des débats de chacune des affaires évoquées.
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