Après nos entrevues avec le Ministère de la Justice et une série de déceptions, une seule question nous occupait l'esprit : Mais que reste-t-il ?
- Les entrevues à Paris nous ont appris qu'il est totalement exclu que la France s'empare de D. Krombach en Allemagne, et qu'une arrestation de Krombach à l'étranger donnerait le même scénario qu'en Autriche, c'est-à-dire une rapide libération, du fait que le procès français a été invalidé par l'Europe.
- Le droit européen exigerait que la France recommence dans de meilleures conditions un procès jugé inéquitable par l'Europe. A. Bamberski et le bureau se sont donc employés à faire jouer une pression de l'Europe sur la France. En vain.
- La seule voie qui paraissait alors praticable aux membres du bureau était de demander à l'Allemagne l'extradition de D. Krombach. Pas plus que la France, l'Allemagne n'extrade ses ressortissants, puisque l'article 6 de la Convention européenne d'extradition lui permet de le refuser, mais il n'y a aucune impossibilité juridique, au contraire, puisque l'article premier de la même Convention est tel : " Art. 1er - Obligation d'extrader - Les parties contractantes s'engagent à se livrer réciproquement, selon les règles et sous les conditions déterminées par les articles suivants, les individus qui sont... recherchés aux fins d'exécution d'une peine "
Nous avons donc réclamé l'extradition aux autorités allemandes (Chancelier, Ministre de la Justice fédéral, Bundestag...), et, pour exploiter l'effet de nombreux que nous permet l'association, nous avons lancé une nouvelle carte pétition bilingue à envoyer en masse au Chancelier allemand.
Les multiples lettres et mails que nous avons envoyés aux autorités allemandes et à tous les députés ont suscité quelques retours, notamment de 3 députés, et du Président fédéral. Celui-ci en particulier répond que le désaveu par la Cour européenne du jugement par contumace français annule la condamnation du tribunal français (alors que le Président de la Cour de cassation de Paris nous a écrit que cette condamnation reste malgré tout exécutoire). Il ajoute que l'Allemagne n'extrade pas ses ressortissants (alors que sa Constitution en réserve la possibilité). Il invoque enfin le classement sans suite de l'affaire en Allemagne, faisant fonctionner le principe selon lequel on ne peut être jugé 2 fois pour les mêmes faits (alors que D. Krombach n'a jamais été jugé, à proprement parler, en Allemagne).
Notre action vers l'Allemagne a servi sans doute à faire connaître l'affaire, mais a suscité peu d'effets et de retours. G. Schröder n'a pas réagi à notre carte pétition bilingue, mais seulement à la lettre que nous avons envoyée à toutes les autorités allemandes.
Le procureur de K emptenen charge du dossier de l'affaire Kalinka, M. Lechner, a pris sa décision le 1er juin : celle d'arrêter toute investigation. Cette décision résulte d'une réflexion portant essentiellement sur l'heure de la mort, après consultation d'un médecin-expert allemand (rappelons que les experts français avaient conclu que la mort avait été contemporaine de la piqûre, contrairement à l'avis des médecins allemands, qui seul avait été retenu en Allemagne). Malheureusement, au lieu de faire appel à une nouvelle autorité, M. Lechner a trouvé bon de faire appel précisément au Dr Eisenmenger qui avait déjà été consulté en 83 et 90. On ne pouvait guère attendre de ce médecin qu'il se démente lui-même...
L' association indignée a réagi à cette décision par une lettre adressée au procureur Lechner